Les députés rejettent la création du numéro unique de santé

06 décembre 2020

 
 

SÉCURITÉ CIVILE

Les députés rejettent la création du numéro unique de santé

Publié le 03/12/2020 • Par Nathalie Perrier • dans : A la Une prévention-sécuritéActu experts prévention sécuritéFrance

pompier samu camions
SMUR 59
 

Dans le cadre des discussions sur la proposition de loi visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification, les députés ont voté, mardi 1er décembre, l’amendement présenté par le gouvernement qui acte la création d’un service d’accès aux soins (SAS), mais retoque la mise en place du 113 comme numéro unique de santé. 

 

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Les sapeurs-pompiers ont le sourire. Mardi 1er décembre, lors des discussions à l’Assemblée nationale sur la proposition de loi visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification, les députés ont rejeté la mise en place du numéro unique de santé. La proposition venait du député LREM Thomas Meusnier, co-auteur du rapport « Pour un pacte de refondation des urgences ». Ils ont, en revanche, voté pour la création d’un service d’accès aux soins (SAS).

Sous réserve de l’évolution du texte qui doit encore être examiné par le Sénat, le 113 ne sera donc pas instauré comme numéro unique de santé en janvier prochain. « Nous saluons la position du gouvernement et du ministère de la Santé qui consiste à engager la mise en place du SAS sans pour autant instaurer une confusion en créant le 113 », commente Patrick Hertgen, vice-président de la fédération nationale des sapeurs-pompiers (FNSPF).

Le SAS est l’une des mesures phares du plan pour désengorger les urgences présenté par l’ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn, en septembre 2019. L’amendement gouvernemental adopté préserve donc le principe d’un service d’orientation et de guidage dans le système de santé, qui sera expérimenté en 2021 dans 22 territoires pilotes. « Nous réclamions, depuis des années, la création du SAS, poursuit Patrick Hertgen. Le 15, conçu pour répondre à l’urgence, est de plus en plus sollicité par la médecine de soins. Il faut donc articuler la réponse hospitalière avec la médecine de ville ou ambulatoire. Le SAS correspond à un réel besoin. » L’article 7 bis précise qu’il « doit être porté avec les professionnels de santé du territoire exerçant en établissement de santé et en secteur ambulatoire s’organisant pour mettre en œuvre le service d’accès aux soins. »

Les pompiers favorables au 112 et au 116 117

La création du « 113 », tel qu’imaginé initialement avait vocation à remplacer les différents numéros existants en lien avec la santé, notamment le 15 pour l’aide médicale urgente, et le 116-117 pour la permanence des soins. Mais le gouvernement, suivi par les députés, a préféré écarter cette option, proposant que le débat se poursuive à l’échelle territoriale, au regard des expérimentations locales. « Le 113 était une mauvaise idée, estime Patrick Hertgen. Pour nous, on ne peut pas mettre un arrêt cardiaque, un accident de la route et une grippe dans la même file d’attente. Cela aurait laissé perdurer, comme avec le 15, une organisation où des appels sonnent dans le vide, avec souvent des délais de décroché supérieurs à une minute. »

Plus largement, cette décision relance le débat sur la généralisation du 112 comme numéro unique d’urgence, une demande portée par la FNSPF depuis des années. « La généralisation du 112 permettrait de baisser la pression opérationnelle qui pèse sur les secours en distinguant les appels non urgents des véritables urgences », argumente Patrick Hertgen, qui défend le 116-117, opérationnel depuis 2017, pour la permanence de soins, le week-end et le soir après la fermeture des cabinets médicaux.